ven. 17 mars
|Ottignies-Louvain-la-Neuve
Duo piano et soprane : concert annulé malheureusement!
Fort d’une relation florissante qui a débuté il y une demi-douzaine d’années, le duo constitué de la soprano Juliette Allen et du pianiste Virgile Van Essche explore le répertoire de la mélodie et du lied sous ses multiples facettes.
Heure et lieu
17 mars 2023, 20:00
Ottignies-Louvain-la-Neuve, Av. des Quatre Bonniers 6, 1348 Ottignies-Louvain-la-Neuve, Belgique
À propos de l'événement
Fort d’une relation florissante qui a débuté il y une demi-douzaine d’années, le duo constitué de la soprano Juliette Allen et du pianiste Virgile Van Essche explore le répertoire de la mélodie et du lied sous ses multiples facettes.
Ensemble, ils s’aventurent aux confins du continent européen et traversent l’Atlantique à la recherche d’oeuvres envoûtantes. Ils ont ainsi développé une attirance pour les déchirants accents de la musique russe, les rythmes dynamiques et les gémissements plaintifs des compositeurs espagnols, alors que dans un autre registre leur curiosité est piquée par les textes engagés mis en musique par les musiciens anglais et américains.
Il va sans dire que le duo sillonne le magnifique répertoire romantique et post-romantique français et allemand et entretient un lien particulier avec la musique pour chant et piano de Debussy, Ravel, Schumann et Richard Strauss, pour n’en citer que quelques-uns.
Depuis leur première apparition à deux sur une grande scène dans la salle philharmonique Glinka de Saint-Pétersbourg en 2016, le duo Allen Van Essche s’est produit notamment à la Salle Alfred Cortot de Paris, au Festival « Il pleut des cordes » à Malmedy, à l’Atelier Marcel Hastir à Bruxelles. Ils sont invités à donner des concerts lors des Salons de la Mélodie, à La Ferme du Biéreau et participent à la première édition du nouveau Festival Archipel, près d’Ottignies. Le duo fut également sélectionné pour participer à des masterclasses avec Stéphane Degout, Sophie Koch et José Van Dam organisées à la Chapelle Reine Elisabeth.
En marge de leur collaboration, Virgile Van Essche et Juliette Allen mènent aussi des carrières individuelles intenses. A l’opéra, Juliette a pris part à de nombreuses créations contemporaines en tant que soliste et se produit dans des maisons d’opéra en France, tandis que Virgile se plonge depuis quelques années dans le jeu sur claviers historiques, des premiers pianoforte de Mozart jusqu’aux pianos romantiques de l’époque de Brahms.
Post-romantisme français et délicatesses d’outre-mer
Gabriel Fauré (1845-1924)
Chanson d’amour
Clair de lune
Fleur jetée
Nell
Prison
Claude Debussy (1862-1918)
Nuit d’étoiles
Romance : l’âme évaporée
Mandoline
Beau soir
Fantoches
Benjamin Britten (1913-1976)
On This Island,
Five songs on poems by
W.H. Auden (1937)
Leonard Bernstein (1918-1990)
La Bonne Cuisine,
Four Recipes for Voice
and Piano (1947)
Piano : Debussy, Préludes, Livre I
La Sérénade interrompue
Ce qu’a vu le vent d’ouest
La cathédrale engloutie
Deux mélodistes radicalement différents
Gabriel Fauré et Claude Debussy jouissent tous deux d’une belle réputation de mélodiste, car leur répertoire pour voix et piano occupe une place indétrônable dans ce genre. Bien qu’ils aient en commun le fait d’avoir écrit, dans un premier temps, des mélodies dans un style assez romantique avant de voir leur musique se transformer radicalement par la suite, ils sont aussi peu semblables entre eux que Schubert et Schumann, par exemple.
Chez Gabriel Fauré, on ressent inévitablement l’héritage du lied allemand qui pénétra le monde musical français par le biais de Liszt ou de Louis Niedermeyer, qui fut le professeur du jeune Fauré à son arrivée à Paris depuis sa provence natale. Dans un traitement virtuose de la mélodie chantée et un savoir-faire tout schubertien pour offrir à celle-ci un accompagnement parfait, Fauré signe plusieurs chefs d’oeuvre bien connus.
Le style de Debussy est caractérisé par des accents somme toute plus latins, d’ailleurs personne n’ignore le petit côté « cocorico » chauvin de Claude-Achille, malgré quoi dans ses premières mélodies on peut aussi déceler quelques inflexions harmoniques et mélodiques qui ne sont pas sans rappeler… Richard Wager! C’est de bonne guerre, quand on sait que la génération de Debussy subit un véritable tsunami wagnérien… Plus tard, c’est plutôt dans les pas de Rameau que Debussy marchera, avec notamment son unique opéra, « Pélléas et Mélisande », créé en 1902 et basé sur la pièce de Maurice Maeterlinck, notre compatriote.
Au-delà de la Manche et de l’Atlantique
La seconde partie du programme présente deux figures incontournables du XXe siècle: l’anglais Benjamin Britten et l’américain Leonard Bernstein.
Quand on aborde le cycle de Britten « On this Island », il est crucial de s’intéresser au poète à l’origine des poèmes qui lui servent de base : W.H. Auden. Cet homme fut la figure central d’un mouvement qui, à l’entre-deux-guerres, revendique avec panache l’émancipation des homosexuels. Les cinq textes mis en musique par Britten, lui-même homosexuel, mais bien plus « discret » qu’Auden, comportent un sous-texte criant, parsemé d’allusions, tantôt tendres et subtiles, tantôt violentes et amères, au chemin qu’il reste à faire pour cette communauté avant de se voir acceptée par la société main stream…
C’est sur un ton plus léger que nous avons choisi de clore ce programme, avec un court cycle basé non pas sur des poèmes mais sur une traduction anglaise de recettes de cuisine… à la française! Le livre d’Emile Dumont « La bonne cuisine à la française » est sans doute le premier ouvrage traitant de gastronomie qui accoste sur le continent américain, en 1899. La famille de Bernstein possédait visiblement une copie du livre, et quatre recettes furent jugées suffisamment appétissantes par le compositeur pour être mises en musique.